C’est cruel, un roman de Philippe Claudel. Cruel pour les autres écrivains. Et cruel pour nous tous, tant l’âme humaine y est décrite sans amortisseurs.
Brodeck est un revenant. Peu de temps après l’arrivée de l’envahisseur, les gens de son village l’avaient dénoncé à l’occupant, pour appartenance à un peuple « nuisible et inférieur ».
Son sort ne faisait guère de doute. Et pourtant.
Mon nom était sur le monument, mais comme je suis revenu, Baerensbourg le cantonnier l’a effacé. »
Rescapé des ténèbres Brodeck aspire à un repos de l’âme. Mais le village en décide autrement. Car Brodeck dispose d’un talent, l’écriture.
J’ai toujours eu un peu de mal à parler et à dire le fond de ma pensée. Je préfère écrire. Il me semble alors que les mots deviennent très dociles, à venir me manger dans la main comme de petits oiseaux, et j’en fais presque ce que j’en veux, tandis que lorsque j’essaye de les assembler dans l’air, ils se dérobent. »
Aussi les hommes du village lui demandent-ils de dresser un rapport racontant l’« Ereigniës », afin que tout le monde puisse comprendre et pardonner. Dans le patois alémanique local, l’« Ereigniës » signifie l’événement, le sort que les hommes du village ont réservé l’« Anderer », cet homme riche qui est arrivé au village peu de temps après le retour de Brodeck. A cheval.
« Ici, les chevaux, on les avait tués depuis longtemps, et mangés. Et depuis la fin de la guerre, on n’avait jamais eu l’idée d’en reprendre. On n’en voulait plus. On leur avait préféré les ânes, et les mules. Des bêtes très bêtes, avec rien d’humain en elles et aucun souvenir sur le dos. »
Dans les notes prises en marge de son rapport, qui constituent le roman de Philippe Claudel, Brodeck raconte comment l’Anderer est arrivé. Et comment il paya pour son crime. Le crime d’être différent, silencieux, charismatique et souriant.
« Ca ne pouvait que se terminer comme ça. Cet homme, c’était comme un miroir, il n’avait pas besoin de dire un seul mot. Et les miroirs ne peuvent que se briser. »
« Le rapport de Brodeck » est un roman supérieur. L’agencement des événements tient de la chorégraphie. Les flash-back sont imperceptibles et les relances discrètes. L’écriture est du même brassin. De la première page à la fin raffinée, à aucun moment je n’ai lu du Claudel. J’ai lu du Brodeck.
Et puis il y a ces petites choses qui décuplement le plaisir.
Les métaphores champêtres.
Sa peau devint rouge comme les cerises sauvages qui mûrissent en juin. »
Ces grandes et petites vérités, toujours profondes et à leur place.
Dieu, s’il existe encore, est un bien curieux personnage, qui choisit de laisser vivre en toute quiétude des arbres durant des siècles mais qui rend la vie des hommes si brève et si dure. »
Et puis cette façon qu’a Claudel de ne jamais nommer les choses comme nous les connaissons. Par le truchement du patois, les juifs sont des « Fremdër ». Les Allemands sont des « Fratergekeime ». Comme si Claudel avait la conviction que ces noms là n’ont fait que passer, mais que les concepts demeurent.
Durant la lecture de ce roman, gris, glacial, automnal, je me suis aperçu que ma vision de la vie s’obscurcissait, imperceptiblement. Je mets cela sur le compte du talent de romancier, qui parvient à nous embobiner, car je lui interdis d’avoir raison. Mais si ce roman-là ne reçoit pas une distinction suprême, je ne comprends plus rien. Ou alors, c’est qu’il est un miroir et qu’il faut le briser…
Le rapport de Brodeck, Philippe Claudel, Stock, 401 pages, 21,50 euros. Vous pouvez le commander sur Amazon.
J’avais déjà beaucoup entendu parlé de Claudel, mais à voir toutes les excellentes critiques de son dernier livre, il faut vraiment que je m’y mette ! On m’a pas mal parlé de "Les Ames Grises" ou de "Le Café de l’Excelsior"
Ah il me semblait bien que c’était ici que j’avais défendu assez vivement Les Ames grises ;-)! Claudel est vraiment quelqu’un, oui il me tarde de lire celui-ci, même si le thème a priori ne me transporte pas d’emblée, je sais que j’aimerai, adorerai!
J’ai aussi terminé ce "rapport de Brodeck" il y a quelques jours et j’en suis encore complétement soufflée. Difficile de s’en remettre et ce livre sera sans aucun doute pour moi LE coup de cœur de l’année 2007 et à coup sûr des années passées.
Bon, c’est sûr, ayant déjà tout lu de l’auteur, j’ai sauté sur la sortie de son dernier livre car je lui voue une indéfectible admiration. De plus, j’ai eu le bonheur de rencontrer Ph. Claudel il y a quelque temps grâce au club de lecture de la médiathèque auquel j’appartiens et j’avoue que l’admiration s’est encore amplifiée tant l’auteur fait corps avec ce qu’il écrit dans une immense simplicité.
Dans "les âmes grises", les esprits sombraient dans la grisaille, ici ce serait plutôt dans le noirâtre.
Je vais attendre un peu que cette lecture se pose vraiment dans mon esprit avant de rédiger mes sensations (je procède souvent ainsi, d’ailleurs) et je te ferai signe. C’est fort, très fort la puissance de l’implicite.
En tout cas, je pense aussi qu’on risque d’entendre pas mal parler de ce "rapport de Brobeck" et j’abonde entièrement dans ce que tu en dis, si joliment.
Je n’ai pas encore lu ce roman mais quasiment tous les autres de Claudel; et à chaque fois, c’est le meme sentiment: j’adore, je suis bouleversée.
Alors je suis certaine que son dernier roman va me plaire.
Il est sur la liste des nominés au Goncourt.
ça y est, j’ai rédigé mes commentaires sur le livre et ils sont en ligne ici :
http://www.lecture-ecriture.com...
Faut dire que je me suis fait violence suite à ce que tu en as dit.
Ouh! Quelle rentrée littéraire…Zoli est chassée de sa patrie, Tom est mort, quant à Broddeck, je subodore que ce n’est pas bien gai, ce qui lui est arrivé! déjà, l’année dernière avec "les Bienveillantes", on n’avait pas eu tellement l’occasion de rire! Ca ne fait rien. Ayant fait grâce à ce blog, la connaissance de Zoli (femme superbe) et de Tom( là, je suis moins enthousiaste,nombrilisme et voyeurisme,je sens que je vais me faire jeter….) je ferai aussi prochainement celle de Broddeck. A suivre….
Bonjour,
J’ai achevé sa lecture hier, en ai fait la critique, et à présent je lis ce que les autres en disent. Pour l’instant, tout va bien : nous partageons ce même plaisir à sa lecture.
Je viens de l’achever et envie de recommencer. Malgré la noirceur. La construction est étonnante. Tout se mêle. Une oeuvre quoi… Pour l’instant peu commentée dans la blogosphère. Mais où sont les lecteurs de Claudel ?
Encore un livre qui est bien évidemment sur ma liste. Auteur membre de mon Club des Chouchous oblige !! 😉 Il va attendre un petit peu, mais il y passera. C’est certain. ;-D
Le livre : bouleversant – L’écriture : ciselée.
Magnifique réflexion sur l’Homme, la Conscience, l’Histoire …
Sur l’Ecriture aussi : elle est ce qui conjure !
Le rapport de Brodeck, parce qu’il doit conter par le menu, sans rien oublier, va « figer » l’histoire, désincarner l’Evénement, et donc permettre de « l’effacer » : on le brûle, donc il n’existe plus. Conter, comme compter, rend fugace, enlève de l’épaisseur, minimise (la responsabilité – Cf Hannah Arendt).
Une fois cela fait, il ne reste plus à Brodeck qu’à partir avec la charrette qui, il y a bien longtemps, l’a amené, pour que ce lieu retrouve son innocence. Autre parabole, comme si ce village-de-nulle-part avait commencé à exister seulement à l’arrivée de Brodeck, et va cesser d’être avec son départ : c’est « l’écrit de l’Autre », qui me fait être, c’est l’Etranger qui me révèle.
Si on n’écrit pas sur moi, je n’existe pas. Le récit objectif, en ce sens qu’il occulte l’affectif, ne rend compte que du palpable. Il efface donc l’horreur, la culpabilité. C’est toute la différence entre Brodeck (l’écrit) et Peiper (le dit) : rien ne peut «brûler » donc effacer de la mémoire du prêtre les confessions qu’il en entendues. Il est le gardien des horreurs intimes.
L’écriture, elle, libère. C’est un acte magique.
Superbe livre… ou conte ? Bien sûr il y a beaucoup de noirceur, il y a toute celle que contient chacun de nous. Mais je ne le vois pas si noir.
Tout d’abord chaque personnage du livre est conscient (ou le devient) à sa manière de ses actes et doit vivre avec. Et puis il y a de la lumière grâce aux femmes, il y a Poupchette, Fédorine et Emélia. Les femmes qui sont en retrait, qui subissent les atrocités mais qui permettent à l’humanité d’avancer. Je pense à toutes ces femmes de part le monde, aujourd’hui, qui ne baissent pas les bras qui souffrent mais qui font que la flamme de l’humanité ne s’éteint pas.
Il existe des perspectives, des tunnels avec au bout la lumière : le départ de Brodeck, les pressions de la main d’Emélia.
J’ai écrit conte parce que l’histoire paraît tellement réelle et pourrait s’être déroulée effectivement quelque part dans l’Est de la France mais elle ne se raccroche à rien, le village n’existe plus. Ce pourrait être comme la légende que Fédorine racontait à Brodeck puis à Poupchette, on n’embrasse qu’une chimère …
C’est effectivement amusant car je suis tombée par hasard sur cet ouvrage en allant chez la libraire. Je ne savais pas que Philippe Claudel avait publié un roman et n’avait ni lu ni entendu aucune critique. J’aime lire avec « un regard » naïf. Par contre j’ai désormais envie d’en savoir un peu plus.
Aucune critique négative. Incroyable! Alors je vais juste mettre quelques petits bémols. Avant toute chose je dois dire que j’ai aimé, moi aussi, à un détail près: le sentiment, en fermant le livre, qu’il manquait un je-ne-sais-quoi pour atteindre au chef-d’oeuvre… Alors ça m’a travaillé, et je me suis fait une petite liste de ce qui clochait:
– la fin… Tout ça pour ça, pour que le rapport s’en aille directement au feu!
– la fin toujours: une espèce de dilution, de disparition du personnage. Manque un pti coup de théâtre, quoi!
– la noirceur: certes, c’est bien, c’est une ambiance, mais là, c’est un peu trop. Lisez les grands auteurs américains, vous y trouverez la même noirceur fondamentale, rendue plus efficace par un zeste d’humour.
– Brodeck: agaçant de passivité, de mollesse
– L’Anderer, auquel on arrive pas vraiment à croire. Il doit venir d’une autre planète. Ou alors c’est un ange qui est venu se venger des hommes…
Mais bon, j’veux pas paraître trop négatif,hein! C’est bien écrit, c’est bien construit, c’est de la vraie bonne littérature pas narcissique ou auto-déclarative comme "Cendrillon"
17/20… et c’est là que j’ai été déçu, car j’ai vraiment cru que ça allait être un 18 ou un 19
C’est un peu comme de battre les blacks puis d’échouer contre les brits!
Amicalement.
Ce livre doit gagner le Goncourt, indiscutablement !
Voila une critique que j’ai faite sur ce livre.qu’en pensez-vous?
Différent donc coupable
Le nouveau livre du romancier français Philippe CLAUDEL, auteur notamment des ouvrages tels que « Les âmes grises », nous parle de guerre, de tolérance et de devoir de mémoire.En effet « le rapport de Brodeck » est d’une grande richesse et d’un grand intêret.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, quand Brodeck réchappé d’un camp retrouve son village afin de retrouver de l’apaisement, c’est pour être le témoin d’un assassinat collectif d’un « autre » qu’ils appellent l’Anderer.Grâce à son talent d’écriture,les villageois lui demandent de rédiger un rapport qui espèrent-ils va les innocenter.Mais au fur et à mesure de son enquête il découvre les secrets de ses concitoyens.Brodeck prend conscience qu’il n’est pas sorti de l’horreur en quittant les camps de la mort mais que la barbarie humaine est partout.
C’est écrit avec des mots simples.Cela commence ainsi « Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien ».Quand on commence ce livre on ne peut s’en détacher.
C’est une histoire intemporelle et universelle : on ne sait pas au juste où se trouve le village, cela pourrait se passer n’importe où n’importe quand mais on se dit que ça nous concerne tous.C’est aussi pourquoi les mots : nazis ou juifs ne sont retranscrits que dans un patois germanique.
L’histoire est présentée en bouleversant complètement l’ordre chronologique des faits comme pour nous faire ressentir ce qu’éprouve Brodeck sur l’instant pendant son enquête.Mais pour autant l’ensemble n’est ni confus ni désorganisé.
Ce roman fascinant et cruel hante son lecteur, le questionne sur les rapports avec l’autre et lui fait prendre conscience des noirceurs de l’humanité.Le seul fait d’être différent peut rendre l’homme coupable. La vision de l’auteur est très pessimiste puisque pour lui « c’est de lâcheté qu’est pétrie l’humanité ».
Maintenant à nous de faire la part des choses.
Désolé, mais il faut bien.. il en faut bien un pour ne pas faire l’unanimité 😉
Il est des romans qui méritent que l’on surpasse l’écueil de premiers chapitres un peu difficiles pour accéder au meilleur de ce qu’ils peuvent offrir.
Ce "rapport" en fait peut-être partie – c’est ma libraire qui me l’a conseillé – mais je n’ai pas pu dépasser la page 23. Ce n’est pas le fond mais la forme qui m’accable.
Exemples :Page 20, je trouve 7 métaphores en six phrases et pas des plus sobres. Deux pages plus loin, la triple répétition de la conjonction "comme" dans une description de 3 lignes a définitivement plombé ma lecture. C’est trop de mots, trop lourd ce style façon 19ème, trop d’effets accumulés les uns après les autres. Comment lire un roman que l’on trouve "illisible" . Je vais tout de même m’efforcer de continuer pour découvrir le fond du propos. Ma persévérence sera peut-être récompensée.
Le fond pourrait-il racheter la forme ? Je vais m’efforcer de passer au-dessus de ces effets de style pour trouver ce qui fait la force de ce roman. D’autant que sur un autre blog littéraire, le blogueur en chef constate un allègement à partir de la moitié du "rapport".
Je me relance donc, tout en sachant combien Il est ardu de faire abstraction de manies d’écriture une fois celles-ci mises à jour. C’est comme au cinéma, lorsque qu’on ne peut pas "entrer" dans un film à cause des intentions trop visibles du metteur en scène. Après, je ne peux que décrypter. Le phénomène est encore accentué en littérature; en tant qu’"écriveur", je vois souvent l’écrivain derrière son texte et ça pourrit la lecture.
C’est pas le tout, mais je dois aller transpirer sur mon propre bouquin.
Bon blog et bon blog 😉
Eric T.
Eric,
Les métaphores ne sont pas des transferts stylistiques réputés pour leur sobriété. Le ‘comme’ est en effet omniprésent, je concède que son martèlement constant puisse exaspérer, mais, même réduit à un morphisme de comparaison, son emploi est multiple et pas toujours dénué de nuances. Il n’en reste pas moins que c’est souvent le mot le plus simple pour évoquer l’idée de similitude, qu’elle soit légère ou pesante.
Ne vous en déplaise, l’écriture de Claudel reste d’une simplicité bouleversante ; ses récits en tirent leur force et procèdent ainsi davantage du conte ou de la fable.
Pour ce qui est de la référence "façon 19e", je vous laisse re(?)lire quelques chefs-d’oeuvre de ce siècle.
Décidemment, il faut que je me dépêche de lire ce "Rapport" 😉
En réponse à Thierry. Je suis d’accord avec toi pour trouver une réelle simplicité à l’écriture de Claudel et ce n’est pas en contradiction avec l’abus temporaire (selon moi) de méthaphores et de comparaisons. Le pire est que je ne rejète pas son écriture qui fait preuve de qualités figuratives donnant corps à l’ambiance du récit. Simplement, il est parfois des points qui me "gâchent" un peu la lecture. D’autant je ne les ai pas cherchés, c’est eux qui m’ont trouvé.
C’est une affaire de goût et il en faut pour tout le monde! Actuellement je me régale à la lecture de Russel Banks (de beaux lendemains). J’apprécie aussi la sobriété d’un Carrère dans son "Roman Russe". Il est d’ailleurs amusant a mes yeux, qu’un type disposant d’un égo aussi bien dimensionné écrive d’une manière aussi modeste (avec un bémol sur la nouvelle érotique un peu gnangnan)
Bref, je m’engage à lire le Rapport… jusqu’au bout afin d’affiner mon idée.
Faut pas croire, j’aime avant tout "aimer" et je suis bien placer pour apprécier tout renvoi d’ascenseur ou tout retour de manivelle de la part du lecteur 😉
bonjour dans tout les roman de phillipe claudel mon professeur de lerea a flavigny je suis touche biensur je nest pas encore lu le dernier roman mais je pense quil doit etre tous aussi bien que les autres .croiyez mois jepere qu’un vous aurez tous loccation de le connetre de pres cet personne .moi je ladore il est super
voilà ! simplement voilà tout le bonheur d’être lecteur , bonheur douloureux que " le rapport de Brodeck " qui témoigne de notre humanité inhumaine . C’est juste " LE "livre , superbe d’écriture et implacable dans son déroulement .Merci encore merci à Ph.Claudel pour ce moment de grâce
"Car Brodeck dispose d’un talent, l’écriture" tout comme Philippe Claudel qui m’émeut à chaque lecture. Oui vraiment : un grand (grand énorme hein!) merci à Monsieur Claudel.
j’aurais apprécié d’avoir Ph Claudel comme professeur de lettres ! je le remercie de nous donner à lire des romans d’une telle force ! dans un style élégant , efficace , puissant
je viens de lire le rapport de Brodeck et ne peux pour le moment envisager de prendre un autre roman
trop fort, trop émouvant , trop "violent"
mais le dernier chapitre m’a un peu consolé de la noirceur de l’ensemble
belle dédicace et présences féminines touchantes
Ph Claudel vient parler de son dernier roman dans notre ville dans 3 jours : quelle chance !
J’ai adoré le Claudel. Je suis un peu déçu qu’il n’ait pas eu le Goncourt, mais d’autres prix restent à venir. Par contre, je lirai le Leroy.
Je viens de découvrir votre blogue et j’en suis ravi. Je le mets dans mes favoris.
Bonjour, j’ai lu ce roman que j’ai beaucoup aimé, comme ce fut le cas pour les âmes grises et la petite fille de monsieur linh. Je suis en train d’essayer de rédiger un message à son sujet, mais c’est difficile, comme souvent pour des livres que j’ai trouvé particulièrement forts…
La qualité de la construction, les paraboles qui semblent s’emboiter les unes dans les autres, venant toujours un peu plus souligner le propos désespérant sur l’inhumain dans l’homme, la haine de l’autre qui porte aux violences les plus abjectes.En fil rouge, la culpabilité, qui semble lovée dans les silences de l’écriture, en creux de bien des phrases, et qui vient plomber les regards et les mots.On assiste au besoin de se souvenir des coupables, mais si possible en falcifiant l’histoire, pour pouvoir être excusés, compris, dédouannés.Mais les révélations de l’autre, de l’étranger quand il met à jour les non dits en dessinant(je parle de l’anderer), ou en écrivant(je parle de Brodeck)réveillent l’abject, la trouille qui rend vil et meurtier… Ce livre nous fait toucher du doigt la puissance de l’écriture,celle à laquelle s’adonne Brodeck, pour rédiger son rapport, et son carnet de souvenir. L’un le renverra inexorablement à sa condition d’étranger en danger, et la peur sera sa compagne d’écriture, l’autre lui révèlera sa force intime inaliénable, l’amour qu’il porte à poupchette, émélia et Fédorine et qui le tient debout,ce dernier lui donnera la force de bruler le premier et de partir avec ses femmes aimées et aimantes vers une autre vie sans peurs.
j’ai adoré mais la fin me laisse perplexe : sa fille sa femme et Fédorine ne sont-elles pas des mirages qu’il a créés pour survivre ? Merci de m’éclairer. Si c’est le cas, je trouve cette histoire encore plus belle et triste.
Le dernier livre de Claudel soulève un problème de fond : aborder le thème du martyr juif conduit-il automatiquement à la réalisation d’un chef-d’oeuvre? C’est en tout cas ce qu’a l’air de vouloir nous faire croire la critique professionnelle qui s’enflamme systématiquement à la sortie d’un nouveau livre ou d’un nouveau film consacré à ce qui restera le plus terrible épisode de l’histoire de l’humanité.
Difficile de croire, après le couronnement des "Bienveillantes", que l’auteur ne s’est pas aventuré dans un tel projet d’écriture sans arrière-pensée…
On reconnaîtra à Claudel d’évoquer l’horreur avec un style plutôt inédit, jouant sur son côté intemporel et universel, qui plonge le lecteur dans une atmosphère mal définie, floue, qui lui fait délibérément perdre ses repères. C’est à mon avis ce qui fait l’intérêt du livre. Mais ce processus conduit parfois à des excès qui peuvent lasser par leur lourdeur ou leur approximation : "des odeurs de neige glacée", "le soleil semble avoir arrêté sa course pour verser du plomb sur le monde" (traduction : il fait chaud). Et que penser de cette tandance à recourir à des formules sorties tout droit de mauvais films d’indiens, tel que ces surnoms donnés aux personnages et dont les traductions hument bon le gros cliché ("mangeuse d’âmes")ou encore ces "jours de marche" qui séparent le village du reste du monde, et les étrangers qui ne peuvent venir d’ailleurs que "loin, très loin" voire "du bout du monde"…
"Le rapport de Brodeck" n’est certainement pas une oeuvre majeure comme l’ont précipitemment annoncé des critiques un peu trop habitués à vivre de leur analyse de cette littérature "sans estomac" contemporaine.
Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel
Une histoire ‘plombante’ : ce que je veux dire c’est que c’est attachant et lourd en même temps : des personnages qui existent fort, une écriture puissante en style , des images vraiment données à voir. Ce roman est rare pour la présence des personnages, pour un langage unique, mais son scenario’ parait (en tout cas après coup) un peu commercial : une histoire de bons et de méchants ?
Mais il faut dire que je ne sais trop que penser de Philippe Claudel : Les âmes grises me sont tombées des mains, la petite fille de monsieur Linh a été un délicieux moment. J’ai l’impression qu’il écrit pour le lecteur, en pensant à ce qui plaira ou fera trembler, et que parfois l’histoire en pâtit.
Pour la défense des métaphores, ou des comparaisons: nous sommes dans le chapitre où le narrateur découvre , et nous fait découvrir pour la 1ère fois l’ereigniës, celui où on va lui imposer l’écriture du rapport; la lourdeur voulue des dites métaphores et comparaisons, toutes réductrices de la nature,ramenant celle-ci à l’échelle humaine de façon oppressante, alors qu’elle peut être par ailleurs génératrice de liberté, est créatrice de l’atmosphère.
Par ailleurs, je me suis moi aussi interrogée sur la fin, et la "réalité" des 3 personnages féminins; je n’ai pas encore tranché. Quid de la disparition totale du village, cadre de l’histoire? ET songeons aussi à l’histoire de Bilissi, racontée en entier quelques pages auparavant: sa mère est morte, sa femme est morte, et "jamais, jamais, il n’avait eu d’enfant."
Ce qui me gène dans ce livre -que j’apprécie-, c’est le mélange peu convaincant à mon sens entre le réalisme des évocations de la guerre et des camps et d’autre part l’aspect de conte, de parabole : absence de localisation précise, caractère fantastique de l’Anderer et cette espèce de dilution des choses et des êtres, incluant même le narrateur: "Peut-être d’ailleurs ne suis-je plus nulle part. Peut-être ai-je quitté l’histoire?" Ne reste que son nom:
"Brodeck, c’est mon nom.
Brodeck.
De grâce, souvenez_vous.
Brodeck"
Le livre est terminé. Le narrateur a disparu dans un autre monde, irréel, -celui de l’écriture?- le seul où il puisse affirmer: "Je suis heureux. Oui je suis heureux."
Miss Tigrette
J’ai terminé le rapport hier… je peux pas en dire grand chose pour l’instant tant cette histoire est forte. Je laisse décanter les mots… peut être. Sinon, je resterai avec mes impressions.
En tout cas, je ne suis absolument pas déçue par ce nouvel opus de Ph. Claudel. C’est un de mes chouchous, alors forcemment 😀
L’affreux jojo est de passage…
Ne pas tenir ses engagements c’est assez moche… Je suis désolé, je n’ai pas pu dépasser la page 54!
Mais bon, je ne suis pas maso non plus 😉
Au début (jusqu’à la page 21) j’avais trouvé la forme assez emphatique (voir messages précédents) mais j’ai persisté et je me suis plus ou moins "habitué". Bien.
C’est le fond de ce rapport/fable qui m’a fait renoncer définitivement et sans le moindre regret. Je ne suis pas – plus – client des démonstrations avec groSS ficelles et gros sabots. J’ai vu venir la fable moraliste manipulatrice avec un certain effarement, tout comme les personnages caricaturaux et les situations improbables. Par ailleurs, je n’ai pas besoin qu’on m’expose les turpitudes le l’homme en long en large et en travers pour y croire.
Que Brodeck s’en soit sorti parce qu’il a fait le chien, m’a accablé. J’ai été sidéré par la description de l’antre de l’ogre avec table de 4 mètres en bois massif, grand couteau et servante aveugle au visage de vierge, arggh! – servante dont j’imagine le funeste sort, re-arggh! Mais Qu’Orschwir soit un gros pourceau éleveur de cochons m’a achevé. Et je passe les frangins auto-explosés avec une grenade (n’en jetez plus!) sans avoir fait la guerre (y’a de la signification dans l’air).
Ce roman a plu à un large public, notamment aux lycéens (prix des lycéens 2007 je crois) soit, mais il est pour moi bien trop MANICHÉEN… (et pour une fois ma femme est de mon avis…ouf!)
Ce qu’il y a de bien avec la littérature, c’est que chacun peut y trouver son bonheur ou pas.
Eric.
bonsoir
j’ai terminé le livre cet après-midi et j’ai du mal à m’y retrouver – j’ai adoré comme d’habitude, philippe claudel. j’attendais des rebondissements comme dans la petite fille de mr linh, ou les ames grises, et je les ai eus, mais je dois avouer que je ne comprends pas la fin. le village existe t’il ? comment a t’il fait pour porter les 3 femmes dans ses bras ? étaient elles là vraiment ? ou n’étaient elles qu’un rêve qui lui a permis, comme il le dit, de survivre dans le camp. l’anderer était un "révélateur" des ames, c’est vraiment un conte, ce livre. tout à fait fabuleux. et sa confession à lui , son sentiment de culpabilité, il fallait qu’il l’écrive. donc on a dans le récit sa propre épreuve (dans le wagon….) je ne trouve pas qu’il y ait des bons et des méchants – tous les êtres qui sont là sont bons et méchants à la fois. c’est l’ame humaine dans son intégralité, et sa finitude, et chaque fois qu’un acte est posé, le côté obscur ou le côté lumineux de l’être ressort. Brodeck n’est pas parfait. il a lui même accompli un geste horrible. peut etre pourrez vous répondre à mes deux questions du début. merci – quel livre dense et bouleversant !
EUROISE
Je viens de terminer "le rapport de Brodeck" ce matin (lu en 3 jours !) cela pour dire que lorsque l’on commence un tel livre on a du mal à le lâcher, sinon par obligation. Beaucoup de commentaires très positifs pour ce roman mais quant à mon avis tout à fait justifiés. Construction étonnante, tout en nuance oscille entre le réel et le fantastique, ce livre ne peut laisser indifférent. C’est un très bon roman. Pendant cette lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser au livre de J.Claude Mourlevat "Le Combat d’hiver" moins noir, bien que !. .. Par contre pour en revenir à Philippe Claudel et un autre de ses livres "La petite fille de monsieur Linh" je n’ai absolument pas aimé. Cette histoire m’a paru insupportable. Je ne suis pas entrée dans la subtilité du récit. Hormis celui-ci je crois avoir tout lu de Ph.Claudel, l’ayant même rencontré lors de la présentation de son premier roman "Meuse l’oubli" récit que j’avais beaucoup aimé d’ailleurs.
Me voici rassurée, je ne suis pas la seule à être sortie perplexe de ce rapport…Les 3 femmes qu’il porte en partant du village sont-elles réelles? Sont-elles encore vivantes? L’histoire du tailleur Bilissi juste avant cette fin énigmatique ouvre tant de possibilités…Habilement, par ces interrogations, l’auteur nous garde dans son livre au-delà de sa simple lecture.
Bonjour à tous les lecteurs de Philippe Claudel,
Je ne suis pas du tout une critique de livres mais je lis beaucoup et j’ai beaucoup aimé les livres de Philippe Claudel.
Le Rapport de Brodeck m’a bien évidemment captivé mais je voudrais avoir votre avis sur la FIN de ce roman qui me laisse….je ne sais trop….perplexe peut être ou alors je n’en ai pas saisi tout le sens!!!
Merci pour vos futurs éclairages.
Sandrine
Bonjour,
je suis en train de lire le rapport et j’ai eu envie de voir ce qui se disait sur internet. Mal me pris, je viens de passer un long moment à lire tous les commentaires du dessus xD !
Au passage j’apprends des choses que je ne sais pas encore, j’espère que ça ne va pas fausser ma lecture.
Tout ça pour ne rien dire puisque je ne l’ai pas encore fini.
Si, quand même, deux choses :
j’ai déjà envie de le relire sans l’avoir terminé, ne serait-ce que pour citer tous les passages que j’ai aimé.
Et un mot de plus sur les métaphores qui remplissent ce rapport. Je les ai trouvé moi aussi assourdissantes sur le début, si bien que j’ai fermé le livre pendant quelques jours après la quarantième page mais finalement, petit à petit, je trouve qu’elles donnent sens au texte, elles font partie du décor, elles apportent leur couleur, si bien que si elles n’étaient pas là, c’est finalement un grand vide qu’il y aurait dans ces lignes.
Je repasserai si j’y pense quand je l’aurai fini et qu’il aura muri dans ma tête.
Bonne lecture à tous!
Bonsoir Bernard,
Apparement je ne suis pas la seule à être perplexe à la fin du livre.
En fait, je n’ai jamais douté de l’existence des 3 femmes ni de tous les personnages mais je crois que ce qui me gêne le plus c’est la disparition petit à petit du village, alors tout cela était ce bien réel finalement comme dans l’histoire de Bilissi peut être?
Plus de trois mois que j’ai terminé le rapport et il encore si présent dans mes pensées !!!! alors quoi ! le télescopage avec l’actualité ? la magie du conte ? les questions infinies sur l’âme humaine ? peut-être juste ce "hasard nécessaire " qui nous nourrit de bouleversantes rencontres
A mon tour d’ajouter – je ne le fais jamais mais ce livre est à part – n’avoir rien lu de tel chez un auteur français;
cet envoutement qui ne vous lâche pas et vous tient dans un carcan de tristesse et de poesie bien au dela du temps du livre.
Que les lycéens l’aient élu me fait profondément plaisir : il mérite tous les prix !
Par ce désespoir nu,sans rémission vraie j’ai parfois pensé à Ismaël Kadaré
Et l’année dernière,je crois, les lycéens avaient élu "Kafka sur le rivage" que je viens de terminer. Ils ne donnent pas dans la facilité quand ils votent! Mais je n’ai jamais été déçue par leurs choix. je n’en dirai pas autant sur celui de leurs aînés…Mais je conseille ce livre, pas très facile tellement c’est hors de nos habitudes! On a du mal à revenir à notre quotidien après…
génial ! Je plonge dans "le rapport de Brodeck" et, quitte à en mourir asphixié, je reste en quasi apnée tant je suis saisi par l’intensité de ce texte.
P. Claudel parle de l’humanité tout entière, simplement au travers de la vie d’un village de l’Est de la France et il le fait très bien dans un style éblousissant.
Ce livre donne à penser. On en a bien besoin en ce moment … Les lycéens ont fait un choix judiciaux en lui attribuant le Goncourt des lycéens.
Grand merci à Claudel et à Brodeck,personnage qui n’a rien d’un héros mais qu’il est attachant!
Ceci dit je ne partage pas tout à fait le point de vue de Béatrix qui dit n’avoir rien lu de tel chez des auteurs français. C’est faire peu cas, par exemple de Pierre Michon, "la Grande Beune", ou bien encore de Richard Millet "la gloire des Pythre" etc.
Si, si, il les porte bien dans ses bras, je m’en souviens…
Par ailleurs, cette fin me paraît ressembler à celle de "la petite fille de M. Linh", roman que j’avais lu un peu distraitement peut-être, car j’étais passée à côté de la surprise finale. J’ai donc reparcouru le livre une 3ème fois pour apprécier comment l’ambiguïté était savamment ménagée.
A mon avis, il s’agit donc d’une variation sur la même idée.
N.B. Plusieurs lecteurs de mon entourage sont aussi passés à côté de la révélation finale dans "La petite fille…" Lirions-nous trop vite?
J’arrive un peu après la bataille mais… j’ai terminé ce "Rapport" et j’en suis encore bouche-bée, partagé entre le bonheur d’avoir lu un chef-d’oeuvre et une certaine désillusion due, il, est vrai, à la noirceur du roman.
Vous me trouverez peut-être un peu terre à terre mais je regrette de n’avoir pas le fin mot de l’histoire sur certaines interrogations comme le lieu où se trouve ce village, la vraie identité de l’Anderer… Comprenons-nous bien, je conçois totalement que ce ne soit pas là l’important, mais ces "mystères" m’ont largement porté au cours de ma lecture.
C’était le premier roman que je lisais de Philippe Claudel, et je vais me jeter sur les autres.
Je viens (seulement !) quel retard !) de lire "le Rapport de Brodeck" et je reste, comme beaucoup, sous le choc de cette lecture..Je l’ai trouvé d’une grande force, riche de significations enchâssées. Je ne vais pas répéter ce que d’autres ont déjà dit fort bien ; le seul apport que je voudrais faire, c’est un rapprochement qui m’a sauté aux yeux très vite : avec Giono, celui d’"Un Roi sans divertissement", bien sûr. Même type de cadre, même noirceur de l’âme humaine, même style parfois un peu "trop" flamboyant, même construction romanesque complexe..
Après trois jours en compagnie de Brodeck, j’émerge de cette lecture dans un état émotionnel proche de celui dans lequel j’étais pendant et après la lecture de Bernhard Schlink Le Liseur. Je suis bouleversée et profondément touchée par ce récit. C’est, à mes yeux, un roman parfait, aussi bien dans sa construction narrative, dans son écriture simple et pourtant travaillée pour en faire l’écriture de Brodeck et non celle de Claudel, dans le questionnement et dévoilement profonds de l’âme humaine. Je vois aussi dans son roman une fabuleuse métaphore sur le rôle de l’écriture, celle qui permet de mettre à distance le réel, de le maîtriser, afin de pouvoir le dépasser et renaître enfin à la vie. L’écriture est plus forte que la confession qui semble avoir atteint le prêtre au plus profond de son âme. Le rôle des femmes aussi est remarquable dans ce texte, elles sont à la fois les victimes de la barbarie mais aussi l’espoir du renouveau. Pourtant, en contre-point, il y a la directrice du camp qui porte en elle le comble de l’horreur. Quant aux hommes, ils sont tous coupables, petitement, par veulerie, même Brodeck, la victime, n’est pas épargnée. Le seul innocent dans l’histoire est un simple d’esprit qui part au supplice sans même le savoir. Quant au personnage de l’étranger, il semble tout droit sorti d’un conte, rien n’est vraiment réel en lui, il est l’artiste, le saltimbanque, il est celui par qui la révélation arrive, celui qui pourrait guérir du mal et que l’on préfère supprimer. Après une telle lecture, on est bien évidemment un peu assommé et plus très sûr de vouloir faire partie de cette humanité-là!!! Mais si ce n’était qu’un conte? Qu’une histoire pour nous faire peur? Pour nous alerter? Pour nous dire qu’il est toujours temps d’effacer et de recommencer autrement? Alors, le départ de Brodeck avec ses trois femmes réelles ou immaginaires nous ouvrent le chemin. Et le village aux cauchemars peut s’effacer car devant nous il y a la vie et l’espoir infini.
Quelle belle analyse, Juliette…Et qui se termine par une lueur d’espoir, malgré la noirceur du thème…
merci Pomme de votre appréciation, c’est la première fois que je viens sur votre blog et que j’y participe… un peu tardivement hélas pour être vraiment en phase avec la discussion très fournie qui précède… mais la valeur d’un roman se vérifie aussi sur la durée alors….
Très envie depuis très longtemps… Idéal je pense comme 3e Claudel…
Bonjour,
Le livre de Claudel (le rapport..) m’a plu également.
J’aime sortir d’une lecture avec un arrière goût, une impression agréable.
J’ai ressenti ces plaisirs à la fermeture du livre, même si ce souvenir s’est un peu estompé depuis.
Mais le café de l’Excelsior, quel ennui, quelle platitude d’écriture, quand l’épure tend trop vers le vide, elle le devient. La place d’Annie Ernaux traite aussi simplement du sujet( des souvenirs), mais il reste une belle impression de lecture après.
Pour terminer, un livre qui me promène longtemps après l’avoir lu: Océan Mer, d’Alessandro Baricco.
Christophe.
J’écris aussi, mais cela est une autre histoire…
Me voilà en pleine lecture de ce fameux rapport reçu à l’occasion de mon anniversaire.
C’est un livre époustouflant qui me transporte dans chacun des univers décrits. Sûrement la première fois que je lis quelque chose qui m’emporte et me touche autant.
Moi aussi, bien sûr je me refuse à croire que le monde ou nous vivons puisse être aussi sombre et froid. Je me languis de connaître la fin, un véritable Besoin!!
Mais je sais d’ores et déjà que je ne serais point déçue par cet ouvrage…
Suis si contente de voir des gens passionés, notamment par la lecture.
La passion sauve les gens et l’humanité!!
Bonne lecture à tous 🙂
Un de mes livres préférés de ces 5 dernières années
"Je les ai regardées toutes les trois, la petite, la jeune femme, et la vieille grand-mère. L’une dormait comme si elle n’était pas encore née, la deuxième chantait comme si elle était absente, et la troisième me parlait comme si déjà elle n’était plus là."
Je crois personnellement que les trois femmes de la vie de Brodeck n’existaient pas et qu’il les a inventé pour supporter la douleur de leur absence. De nombreux passage lors de ma deuxième lecture m’en ont convaincu. Toutefois, j’imagine que tout le monde peut interpréter ce fabuleux roman à sa façon.
Je le conseil à tous.
Roxane
je n ai pas trop aprecie le rapport brobeck mais par contre lisez « Meuse mon oubli » et tous les autres SANS exception .tous les livres de Claudel sont des perles fines ,vraiement tous.
Avez-vous lu de Philippe Claudel « La petite fille de Monsieur Linh »
Il faut le lire ‘ merveilleux!
je voudrais felicité Monsieur claudel et lui dire comment j’ai aimé » le rapport Brodeck » je veux lire tous ses livres……svp. Lisez ce livre!
Merci Marie, j’espère que ton enthousiasme sera communicatif !
Sublime oeuvre de Monsieur Philippe Claudel. On a l’impression de pénétrer dans la mémoire de ce Brodeck et de vivre chacun de ses faits et gestes. On apprend la nouvelle représentation du monde et de la réalité d’un soldat « rescapé » des Fratergekeime.
Son écriture est époustouflante, et nous fait exister un peu dans l’Histoire, tels des spectateurs de cette guerre. C’est un roman qui m’a personnellement beaucoup touchée (j’avoue avoir pleurer en lisant certains passages, comme celui de la Zeilenesseniss qui regarde avec beaucoup de joie des hommes pendus). Je le recommande à tous ceux qui ne l’auraient pas encore lu, car c’est pour moi un roman qui mérite d’être considéré. Ce n’est pas un banal livre qui raconte la 2nd guerre mondiale, avec un aspect plus pédagogique que littéraire. C’est un véritable plongeon dans la mémoire d’un survivant.
Quelle est le siècle d’écriture de l’œuvre ?
Ce roman est vraiment très excitant, avec beaucoup d’émotions ressenties. Grâce à ce roman et surtout à ce style d’écriture on croit rentrer dans les camps de concentration avec Brodeck : c’est quelque chose que je n’avais jamais ressenti auparavant dans toutes les œuvres parlant de l’extermination des « races inférieures » d’après Hitler ); .