Un homme troublé par une femme dont il émane « une sorte de naturel émouvant », une grâce dans le mouvement.
Une femme blonde, évidemment.
Un homme romantique et timide, évidemment.
La femme craque, évidemment.
Car…
Elle est tombée sous le charme. Immédiatement, elle a aimé ce mélange de maladresse et d’évidence. »
Barbara Cartland elle-même n’aurait pas renié une si belle formule.
Ils boivent un café et
Tout de suite, ils ont l’impression de s’être déjà rencontrés, de se voir parce qu’ils avaient simplement rendez-vous. »
Evidemment.
Je ne vous raconte pas la suite, vous l’imaginerez sans peine, tant elle est téléphonée. Eh oui, c’est bien pour ça qu’on aime tant les romans Harlequin ou autres romans de gare comme on les appelait jadis.
Ah, ces bluettes, ces tissus de clichés prévisibles, où les héroïnes sont toujours dignes et réservées, et d’une élégance discrète. Très important, l’élégance discrète, mais attention, avec charme déroutant à la clé. Où les héros se contentent d’aimer l’héroïne, au-delà des obstacles et surtout pour aucune raison valable si ce n’est que ce sont des femmes blondes, qui apprécient la littérature de bon goût et les meubles du même style. Qui lisent en buvant du thé d’un goût raffiné. Qui sont rêveuses et jouent à cache-cache dans la maison de leur grand-mère, car c’est tellement attendrissant, une femme à l’élégance discrète qui a su rester une petite fille, n’est-ce pas ?
Dans un roman Harlequin, quand les héros dansent, ils sont
Seuls au milieu de la foule. »
Quand ils s’embrassent enfin,
Il y a cet émerveillement réel entre eux, celui du plaisir physique… »
Aaaaargh !
Alors tout le monde crie à la banalité, au cliché ressassé, à la connerie, au vil et plat commerce, au nivellement par le bas.
Mais alors, pourquoi ne s’insurge-t-on pas devant « La délicatesse » de David Foenkinos, dont j’ai extrait les citations qui précèdent ? C’est un Harlequin pur et dur.
Non, bien pire.
Parce qu’il émane de lui la prétention et la suffisance du roman qui se croit original avec ses petites listes à la Bridget Jones.
Perso, j’ai plus de respect pour un Harlequin. Au moins, il ne prétend pas être de la littérature.
J’essaie de comprendre… Qui diable a pu tomber dans le panneau de ces platitudes ? Qui sont ces centaines de milliers de femmes qui ont aimé cette mièvrerie au point qu’on en fasse un film ?
Dénoncez-vous! Et achetez plutôt un Harlequin, c’est moins cher et tout aussi bien.
La délicatesse, David Foenkinos, Gallimard, 208 pages, 16 euros.
Du même auteur : Les coeurs autonomes
Excellent ! Rien à redire ! Exercice salutaire. Mais pourquoi diable n’a-t-on pas lu cela plus souvent, tant je crois que nous sommes nombreuses à partager ce sentiment ?
Je ne l’aurais pas aussi bien dit !
Je me dénonce, je l’ai lu.
Je suis d’accord avec toi même si je me suis laissée entraîner par le bouquin qui a une écriture facile et flatte les quelques connaissances des anciennes littéraires (hello me) que la vie a menées loin de Flaubert et Dostoïevski. Là où je te rejoins c’est que l’héroïne n’est pas du tout travaillée, c’est ce qui m’a le plus gênée: on ne connait pas la profondeur des sentiments qu’elle avait avec son mari et puis on nous la jette sur un type prêt à tout sans explications. Le livre repose sur trop de clichés de l’amour. Par contre ses bons points pour moi sont les petites lignes entre l’homme d’affaire et sa femme, et le fait que le nouvel amoureux soit suédois, avec toute la description de l’influence nationale sur son caractère. Dans le même genre j’ai largement préféré « One Day » de David Nichols, où l’homme et la femme on un beau traitement, et une évolution.
Ah!!!! Ca fait du bien de lire cet article. J’ai lu ce livre et je ne m’en souviens plus (ça doit faire un an au moins). On vient de me l’offrir de nouveau et je me retrouve à douter de l’avoir lu (enfin, je m’en souviendrai si il était aussi bien qu’on a l’air de le dire !). Et pour le coup, moi qui suis une grande lectrice, et surtout de romance en ce moment, je le dis haut et fort, il y a des livres « d’amour » que je lis et relis qui me marquent et qui sont de magnifiques histoires mais que l’on discrédite parce que ce sont des livres « j’ai lu pour elle » ou « harlequin ». Moi qui ai lu de tout, je me méfie de l’engouement « politiquement correcte » et des étiquettes posées sur les « bonnes » lectures. Il n’y en a pas de bonnes ou de mauvaises, il y a celles qui nous font du bien et qui nous apportent des choses.
Vous oubliez le point le plus important: l’humour…mais il est vrai que vous en semblez totalement dépourvue…et quel mépris dans vos propos!
Critiquons un livre ou une critique, et pas un auteur (de livre ou de critique). Ce sera plus utile à la cause littéraire !
et bim ! c’est ce qu’on appelle un livre qui se fait balancer…le film est déjà source de clichés, mais comme c’est lui qui la co-signé avec son frère..;rien d’étonnant !
Horreur….je l’ai lu….et j’ai aimé ( d’après mes souvenirs), bleuette sentimentale qui fait du bien dans ce monde de brutes! Vais-je me faire virer de ce blog? En tous cas, c’est ce qui s’appelle des réactions violentes! Et le livre n’en vaut pas la peine. Bernard, tu me gardes quand même?
Bien sûr, Pomme ! Pour ton indépendance d’esprit !
Jeu, set et match !
😉
Christian, ce commentaire vous permettrait-il d’éviter de donner votre avis? D’arbitrer, en somme….?
Je ne l’ai pas lu…
Mais je t’ai lu Bernard.
Alors je ne lirais pas.
C’est de TA faute.
Hi, hi…
Je ne l’ai pas lu non plus…
Mais j’ai lu Miriana, qui l’a écrite.
Alors je ne lirai pas.
C’est SA faute.
Hi, hi…
😉
Votre joute m’amuse beaucoup….Enfin, ce n’est pas vraiment une joute, puisque vous êtes d’accord!
🙂
:-))))))
J’ajouterai….d’accord contre moi! je me sens bien seule…tant pis, j’assume! Lisez « Room », de Donoghue, ça vous remettra les idées en place…et vous ne vous moquerez plus de moi….
C’est noté! Et on ne se moque pas, juré, on s’amuse 🙂
Ca vous fait du bien, ô vous intellos, d’avoir un esprit de midinette face à vous pour vous contrer et vous ramener sur terre…L’affaire s’arrête là…A bientôt pour mes prochains commentaires…
Voilà qui est clair et net. A très vite !
La dernière fois où on m’a traité d’intello, j’ai été licencié quelque mois plus tard ! Quant aux prétendus intellos -ici Bernard et moi- observez que nous avons un avis définitif sur un livre que nous n’avons pas lu… Juste de mauvais esprits et je préfère les midinettes !
Merci……J’espère ne pas provoquer de licenciement…Mais d’après ce que je sais, vous vous licencierez vous-même….
Oh oui, licencions-nous tous les trois (moyennant une solide indemnité). Nous aurons le temps de lire…
une bleuette, absolument rien d’autre, tout sauf un bon bouquin….
J’ai vu le film par curiosité et je suis bien contente de ne pas avoir lu le livre. Tout y est trop « facile ». cela dit je comprends qu’il plaise aux personnes lisant moins que les « grands lecteurs de blogueurs que nous sommes ». 😉
Je crois que David Foenkinos on l’aime ou on ne l’aime pas. Quand le film est sorti au Québec, on retrouvait également des avis partagés très opposés. Pour ma part, c’est ma découverte coup de coeur de l’an dernier (du moins pour les 4 livres que j’ai lu: La délicatesse, Le potentiel érotique de ma femme, En cas de bonheur et Nos séparations). Concernant La délicatesse, j’ai littéralement craqué pour la finesse de la plume, la sensibilité, en plus d’avoir été profondément touchée. Le potentiel érotique de ma femme, j’en ai adoré l’humour…
Évidemment, ce n’est pas du Siri Hustvedt, mais dans le style c’est tout à fait « rafraîchissant ».
On me l’avait conseillé le titre m’a pas accroché cette critique non plus je vais économiser quelques euros alors.
Je plaide coupable, j’ai lu « La Délicatesse » et j’ai apprécié ce livre, mais ne me lynche pas tout de suite, je n’ai pas trouvé que c’était un chef d’oeuvre pour autant…
En digne midinette, cette histoire fleur bleue m’a plu, mais il est vrai qu’on fait de David Foenkinos un prodige, alors que son style est très comparable à celui de Marc Levy (ouhhhh l’insulte!).
Pour me faire un second avis, j’ai quand même lu « La séparation »… mais ce roman suinte le parisianisme à plein nez….
Bref, « La Délicatesse » restera dans ma bibliothèque, mais au rayon Harlequin, promis !
Je me réveille après tous ces commentaires de 2012. Désolée pour David Foenkinos, qui ne me semble pas désagréable, mais quel livre plat, banal, insipide. J’en baille encore.
En littérature légère et distrayante, il y a tellement mieux !
Mais c’est juste mon avis, et je respecte ceux à qui il a plu.
Ah oui mais alors non… 100% d’accord avec vos arguments sur ce livre qui démontrent son assimilation à un produit harlequinesque… mais alors je m’étrangle en lisant sur ce même blog qu’Ensemble, c’est tout, de Gavalda, ne reçoit pas les mêmes commentaires, pire, est porté aux nues !!! Alors que, pour moi, ce livre relève exactement des mêmes grosses ficelles d’écriture, gentillesse et mièvrerie (les gros mots, et les dialogues « points de suspension / tirets » incessants en plus) que celui de Foenkinos !!
Mais bon, tous les goûts sont dans la nature, CQFD… Je me contenterai de persister et signer en tant que rare lectrice n’ayant pas du tout aimé ce Gavalda-là (J’avais adoré Je l’aimais !) et l’assumant… Au moins on se retrouve sur La délicatesse et c’est déjà ça ^^
J’ai essayé de lire ce livre mais je n’aimais pas.ce.style.trop… Trop cliché peut-être. J’ai lu ce livre sur liseuse, grâce à un projet réalisé dans le club lecture dynamique de Montreuil.
Au fait, vous avez quel âge vous tous Pomme, Bernard, emma, Pascale, Antoinette, Camille, Ankya, yannick Majors, valou, sophie, Nadine, C. Sauvage, patacaisse, nathalie, soso, anne ?
J’ai adoré ce livre comme la majorité de ce de foenkinos !
« C’est un Harlequin pur et dur.
Non, bien pire.
Parce qu’il émane de lui la prétention et la suffisance du roman qui se croit original avec ses petites listes à la Bridget Jones. »
Je cherchais une formulation. Merci.