Roman

L’enfant allemand – Camilla Läckberg

Juliette Alice est insupportable.

Je lui propose de nous écrire une petite bafouille sur l’Enfant allemand, de Camilla Läckberg, mais elle se pique carrément de lui écrire une lettre. Comme elle est têtue, je sais qu’elle ne changera pas d’avis. Voici donc une critique, pardon, une lettre sur ce roman pas comme les autres… (Bernard)

Chère Camilla,

J’ai adoré les nouvelles aventures de votre héroïne Erica Falck. Qui est devenue, depuis La princesse des glaces, votre premier roman, un peu comme une chouette copine avec qui j’aurais bien envie de papoter un de ces jours.

Si j’ai pris beaucoup de plaisir, c’est d’abord parce que votre structure narrative est bien construite. A partir d’un fait apparemment anodin, Erica retrouve par hasard le journal intime de sa mère ainsi qu’une vieille médaille ornée d’une croix gammée, et grâce à la proximité de votre écriture, vous nous faites partager la question qui tenaille Erica.

Quels dangers à plonger dans le passé de nos parents ? »

Et c’est vrai que dès que le protagoniste à qui Erica demande de faire expertiser cette médaille est retrouvé assassiné, je me suis dis que je allais en avoir pour mon argent. Vous nous faites voyager dans le temps et c’est habile de votre part de nous glisser dans le quotidien ascète de la maman d’Erica et de ses ami(e)s pendant la deuxième guerre mondiale.

Elle se rappelait à peine l’époque d’avant la guerre, elle n’avait que neuf ans quand les hostilités avaient éclaté, alors que maintenant elle allait sur ses quatorze ans. Les premières années, ils n’en avaient pas spécialement ressenti les effets. Des enfants à mettre au monde, du linge à laver et des intérieurs à maintenir propres. Une rotation immuable et sans fin, mais à présent la guerre menaçait d’ébranler l’existence et la réalité qui étaient les leurs. »

Vous nous donnez ainsi un autre regard. Un regard complémentaire sur le journal intime. Et que dire des sacrés retournements de situation dans la dernière partie de L’enfant allemand…

J’étais surprise plus d’une fois.

Par ailleurs, c’est la deuxième raison qui me fait aimer vos livres. Vous émaillez la trame dramatique, la tension chère au polar, avec une description du quotidien. Les familles recomposées, l’adolescence, le congé parental, l’adoption, la maternité chez les couples homosexuels sont quelques uns des thèmes qui rendent vos bouquins aussi humains que crédibles.

– Vous n’avez jamais songé à l’adoption, dit Gösta sans la regarder. De mon temps, ce n’était pas très courant. Mais aujourd’hui, je n’hésiterais pas un instant. De nos jours, il sont tous plus ou moins adoptés, les mômes. Et la couleur qu’il a, on s’en fiche, alors il n’y a qu’à choisir le pays qui a le moins de délai. »

Sauf qu’après l’avoir lu, mon mec m’a un peu pris la tête. Quand Erica accepte que Patrick se balade avec son ancienne compagne, leur petite puce Maja et la petite de son ex, il m’a dit qu’il fallait fameusement être ouverte d’esprit, folle ou inconsciente ou un peu des trois pour accepter ça.

Et je crois qu’il a raison. Si je suis jalouse ? A mort !

Encore merci, Camilla .

Juliette Alice

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L’enfant allemand, Camilla Läckberg, Actes Sud/actes noirs, 455 pages, 23 euros. Vous pouvez le commander sur Amazon.

17 Commentaires sur “L’enfant allemand – Camilla Läckberg

  1. Chère Juliette Alice, merci pour votre (im)pertinence ! J’ai entendu parler de ce roman (partout en fait), je le mets sur ma pile à lire… A bientôt !

  2. Bonjour et bravo pour ce blog, sympatique source d’idées de lectures et de partage de lectures ! Pour ma part, j’ai failli lâcher Camilla Läckberg au 4èmè tome, parce que ca commençait à devenir lassant, ce 5ème volet m’a montré que je serais passé à côté d’un bon roman, je recommande ! par contre sans avoir lu les précédents, ce n’est pas une bonne idée du tout
    😉

  3. J’ai vu…suis donc venue…ai lu…et suis loin d’être déçue…pas de lassitude pour ce 5° tome. Ils se suivent suffisament lentement pour qu’on se replonge avec plaisir dans les aventures de ce commissariat de Suède. Par contre, si on n’a pas lu les autres, on peut avoir du mal à faire les liens indispensables.

  4. Je tourne à l’instant la dernière page de L’Enfant allemand. Comme je n’ai vécu que du plaisir à accompagner Érika, Patrick, Martin, Paula, Bertil et les autres personnages de l’univers Läckberg dans cette passionnante intrigue efficacement nouée, je me sens un peu triste… comme lors d’une brusque rupture. Vite le prochain Camilla!

  5. Bonjour, j’ai enchainé les 5 premiers de Camilla et fini hier la derniere page du dernier opus disponible en France. J’ai beaucoup aimé l’enfant allemand pour le côté très fouillé des personnages centraux. Bref, comme toujours un délice. J’ai hâte de pouvoir lire les 3 suivants, septembre me parait bien loin soudainement.

  6. bonjour,je ne conaissais pas cet ecrivain..Mais dans la meme série j’ai lu et..dévoré millénium..Alors je me suis acheté le premier LIVRE de CAMILLA.J’ai accroché et, aimé puis le second et ainsi de suite et j’ai adoré..J’attends avec impatience le 6ème tome.
    merci pour ces moments de plaisir car,pour moi un bon livre et comme un bol d’air pur..ET une grosse bouffée d’oxygéne….MERCI A CAMILLA POR CES BONS MOMENTS DE DETENTES..LYNETTE.

  7. Je viens de terminer « L’enfant allemand »: j’ai adoré et l’ai lu dans un temps record … Bravo Camilla et merci de partager ton talent.

  8. Je trouve qu’elle progresse bien, cette histoire m’a bien plus captivée que la précédente avec ses histoires de mariage, de régime, de couches culotte.
    Sa traductrice a enfin compris qu’à la place du mot dégouliner, utilisé à toutes les sauces (la nourriture qui dégouline de sucre ou de graisse, les mots qui dégoulinent de mépris, le sourire qui dégouline de sarcasme) on pouvait substituer un adjectif comme graisseux, sucré ou méprisant .
    Bref, je suis très agréablement surprise! Je m’étais juré que plus jamais je ne lirai un de ses livres, je l’ai emprunté juste parce que je voulais savoir la suite du précédent et je ne l’ai pas lâché du début à la fin bien que j’ai compris que c’était Axel l’assassin et que Hans était son gardien dans le camp

  9. très bon polar, comme d’habitude camilla lackberg nous tient en haleine et les personnages sont attachants sans etre caricaturaux

  10. J ‘aime tous vos livres, le seul que je n’ ai pas lu, mais il est en commande c’ est cyanure!
    Mais la fin de l a sirène m’inquiète!!!
    Je trouve une influence dans l’ atmosphère de Ruth Rendell, ai je raison?

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