C’est l’histoire de Paul Hasselbank, citoyen de la ville rose et de Floyd Paterson, inscrit sur le registre de la population de North Bay, dans le Nord du Canada. Ces deux hommes qui ne se connaissent pas ont un point commun. Une femme. Anna.
Atteint d’une grave maladie et avant de se retrouver dans un état critique, Paul décide de retrouver celle qui l’a aimé et qui l’a quitté pour s’installer au pays des glaces et de l’inconfort.
Il descend donc à l’hôtel Costello Way, à North Bay. Ce n’est pas le grand luxe.
En entrant, Hasselbank fut immédiatement saisi par l’odeur qui régnait. Dans les chambres et les couloirs flottait toujours ce même parfum vaguement écoeurant, mêlant des effluves de détergent et de moisi. »
Hasselbank va sillonner North Bay, à la recherche de son amour perdu. Il côtoiera l’Amérique de l’hiver, emmitouflée, revêche, avare, hostile, violente. Il finira trouver le terrier de Floyd, ce chasseur de cerf, dernier mari connu d’Anna. Mais elle est partie.
Paul aurait dû poursuivre sa quête, mais les éléments déchaînés en décident autrement. Le voilà condamné à vivre en la villa de son rival jusqu’à ce que cesse une tempête de glace. Pendant que le ciel dit sa rage, Paul et Floyd sont livrés à eux-mêmes. Et le conflit qu’on redoute entre eux se transforme en bataille rangée de chaque homme contre lui-même.
« Hommes entre eux » est un roman de qualité. Les personnages sont dessinés en quelques traits, mais ils tiennent la route (gelée). On a froid avec Paul et Floyd, on a peur à l’unisson, on vit leur soulagement au coin du feu.
Juste un bémol : la rencontre des deux hommes se produit un peu tard, dans le roman, mais on y parvient sans peine. Car le verbe est esthétique et précis. Surtout quand il décrit l’intérieur des hommes.
A lire bien emmitouflé !
Voici mon passage préféré. Mettez votre cagoule.
Ceux qui vivent ici le savent. Les tempêtes nous prennent tout ce qu’on a. Notre énergie, nos forces. C’est inexplicable. Elles nous obligent à nous réfugier en nous-mêmes, à vivre sur nos réserves. Elles inquiètent les forts et dévastent les faibles. Et lorsqu’elles s’en vont, le pire de leurs dégâts n’est jamais apparent. Il arrive parfois que des gens se pendent quand tout est fini, quand le calme est revenu. Sans doute, durant ces nuits de blizzard, ont-ils aperçu des choses qu’ils n’auraient pas dû voir. Je crois qu’il ne faut jamais regarder trop longtemps en soi. C’est là que se trouve notre pire visage, celui que nous essayons de dissimuler pendant toute une vie.
Hommes entre eux, Jean-Paul Dubois, littérature française, Editions de l'Olivier, 232 pages, 19 euros. Notre note : 4/5.
Critiques, avis et analyses
Je me garde ce livre au frais pour la prochaine canicule. Je me plongerai dedans pour me rafraichir. ;-)
J'avais bien apprécié Une vie française.
Je note donc.
J'ai lu beaucoup de livre de Dubois jusqu'à présent je les avais tous adoré, mais malheureusement celui-ci m'a beaucoup déplu, je devrais dire déçu car il reprend exactement le même thème et très souvent les mêmes phrases qu'un de ses précédent livre. Maria est morte. Suis-je la seule à l'avoir remarqué. Lisez le vous verez, le premier tiers du livre est quasiment le même, jusqu'à la profession qu'il annonce faire à son voisin dans l'avion. Les mêmes phrases, je trouve que c'set se moquer de ses lecteurs et j'ai été très déçue.
Bien content que Daphnne a remarqué cette "étrange filiation". C'est exactement la même trame, les mêmes personnages (sauf le nom change) et les mêmes atmosphères glauques et étouffantes, malgré le froid canadien. Pour être franc, j'ai laché le livre à la moitié.
J'ai trouvé l'idée très interressante. La description des lieux et l'ambiance etant parfaitement retranscrite. En revanche, la fin me laisse un peu dubitatif. Bien qu'ayant compris qu'Hasselbank, pendant le blizzard s'est decouvert l'animal qui vit en lui, pleins de questions reste cependant en suspens; Anna est-elle vraiment morte ? et si non, ou est-elle ? qui est-elle ? qu'elle genre de femme est(était)-elle ? Pourquoi etres partie de son mari ? pourquoi est-elle partie de chez thyssen ? Pourquoi etres partie (ou morte) de chez paterson ? Dans quel but s'est-t-elle dirigée vers le Canada après son depart d'Hasselbank ? Pourquoi Paterson prenait des photos polaroïd d'Hasselbank souffrant, quelle utilité ?
Un livre tres interressant à la reflexion certes, mais qui me laisse un goût d'inachevé.
J'ai pourtant vraiment apprécié le style d'écriture.
Content d'être tombé sur ce site, j'ai aussi quelques interrogations. J'ai la curieuse impression que le roman de Dubois aurait pu se passer du dernier chapitre, mais les impératifs de notre époque, laquelle s'abreuve de récits, d'action et de retournements «extrêmes» lui a dicté cette conclusion.
Je ne serais pas étonné d'apprendre un jour qu'il a hésité avant de commettre le dernier chapitre.
Je comprends que Hasselbank ait pu nourrir une sourde rancune, au nom des animaux parmi lesquels il se comptait après la tempête, ou en son propre nom, pour avoir été perçu comme un homme qui n'était pas «entier», par sa femme, par Thyssen, et Paterson. Cependant, j'aurais cru que le seul fait de savoir que sa quêtes était terminée, sachant où sa femme avait fini ses jours, il pouvait désormais passer à autre chose.
Je vois dans les polaroïds une allusion obscure à une forme moderne d'extraction du mal, au fil de son bouillonnement durant la tempête, à partir de vagues croyances amérindiennes.
Toutefois, j'ai peine à concevoir que les sens aiguisés de Paterson le chasseur, aient pu se laisser surprendre, en plein soleil, sur une neige poudreuse, par un Hasselbank qui n'arrivait que péniblement à y mettre un pied devant l'autre.
En passant, moi je l'ai lu par 32c, 40 d'humidex, au bord du canal Lachine, à Montréal. Eh ben ça m'a pas rafraîchi.
Je viens de terminer " Hommes entre eux " . J'ai bien aimé , sans plus . J'ai lu aussi , " Une vie française " son meilleur roman à mon avis , " Parfois je ris tout seul " , je ne le démentirais pas sur ce coup-là , et " La vie me fait peur " . Il est vrai que l'on retrouve , sous des noms différents , les mêmes personnages et les mêmes thèmes dans chaque roman . Un être faible marié à une femme forte , le père , les scènes érotiques plutôt hard , les voitures , la briéveté de la vie , la téle des années 50 avec l'épopée des Kopa , Piantoni , Fontaine en Suède ... etc , etc .
Mais , néanmoins cet Auteur a le mérite de parler de choses existencielles sans sujets tabous ( masturbation , fantasmes sexuels , mort , lâcheté ) il ne fait pas de concessions aux bons sentiments . Son écriture est vraie . Contrairement à des imposteurs tels Marc Lévy , Anna Gavalda ou Muriel Barbery qui doivent avoir du mal à se reconnaitre devant leur glace tellement ce qu'ils écrivent est conventionnel et dégoulinant de lieux communs .
Content d'avoir découvert ton blog , j'y reviendrai , mais l'ajoute dés ce soir à la liste de mes blogs favoris .
Thierry
percantoch.blog.mongenie....
" A livre ouvert "
Littérature , Philosophie , Poésie , Humour et Dérision
Si quelqu'un pouvait m'expliquer le pourquoi des photos,mes méninges se reposeraient.merci