Cette remontrance tout en nuance m’a perturbé, car je l’avoue, puisque cela semble être un crime : j’aimais ce que j’étais en train de lire.
« Odette Toulemonde et autres histoires », c’est un recueil de nouvelles qui nous conte le destin de huit femmes. Celui de Wanda, par exemple, qui a fait fortune en choisissant les hommes qui pouvaient l’ensevelir d’or et retrouve par hasard son premier amour, sans le sou. Celui d’Aimée, aussi, dont le mari s’en va voguer sous d’autres latitudes amoureuses, non sans laisser un Picasso à celle qu’il abandonne. Un vrai, un faux ? Mystère.
Et puis il y a l’histoire de Nathalie, qui commence comme ceci :
En vérité, rien ne serait arrivé si je n’avais pas changé de coiffeur »
Ensuite vient le tour d’Odette Toulemonde, une nouvelle inspirée du film d'Eric Emmanuel Schmitt. Odette file ses jours dans la banlieue grise d’une triste ville de Belgique, et rêve de rencontrer Balthazar Balzan, l’homme qui écrit les livres qui la maintiennent en vie. Et devinez quoi ? Elle le rencontre ! Commence alors un festival de clichés, aussi énormes que les usines désaffectées de la cité d’Odette.
Dans le rôle de la petite Belge sans le sou mais heureuse quand même, car elle se contente de choses simples, Odette.
Odette avait reçu un don : la joie. Au plus profond d’elle, il devait y avoir un jazz band jouant en boucle des airs entraînants et des mélodies trépidantes. Aucune difficulté ne la démontait. Face à un problème, elle cherchait la solution. Puisque l’humilité et la modestie constituaient son caractère, n’estimant pas, en toute occasion, qu’elle méritait mieux, elle ne se sentait guère frustrée. »
Dans le rôle de l’écrivain parisien découvrant la simplicité des gentils pauvres, Balthazar Balzan.
C’est trop sucré.
En outre, Schmitt utilise un peu grossièrement son héros pour régler ses comptes.
Effectivement, les critiques, tels des loups chassent en bande. La première critique avait déchaîné la meute. »
Mais attention : si l’on excepte Odette Toulemonde, flatterie inexplicable du lecteur sensible, on tient une recueil pas si mauvais que cela. Disons que ces petites histoires vite écrites sont comme un spaghetti bolognaise cuisiné par un grand chef. C’est bon, mais ce ne sera jamais qu’un bolo…
Odette Toulemonde et autres histoires, Eric-Emmanuel Schmitt, littérature française, Albin Michel, 282 pages, 19 euros. Notre note : 2/5. Vous pouvez le commander sur Amazon.
Critiques, avis et analyses
C'est drôle la réaction de ton collègue.
Et lui, il ne regarde jamais d'âneries à la télé?
Je crois que je vais lire ce recueil comme on regarde avec un plaisir "honteux" une stupidité sur le petit écran. La mièvrerie fait du bien parfois. ;)
Salut,
Je n'ai toujours pas lu ce livre qui me tente bien. Mais pour info, ce n'est pas le texte qui a inspiré le film mais l'inverse... En réalisant le film, l'auteur (et réalisateur) a décidé d'inclure cette histoire aux autres.
J'ai pas trop aimé. Certaines nouvelles sont touchantes (l'intruse, la princesse aux pieds nus) mais j'ai été déçue, pourtant j'aime bien EES.
j'ai vu le film hier : CFrot et ADupontel y sont excellents. Mais le film est trop rempli de clichés à mon sens.
Pas lu. Juste vu le film, et sans me transporter il m'a quand même bien plu. C'est doux, frais comme une petite pluie d'été: un moment à part, bien sûr loin, très loin du réel mais tout-à-fait charmant comme un conte qui serait fait pour grandes personnes. J'ai conscience que Catherine Frot et son charme, sa présence, sa fantaisie sont pour beaucoup dans la recette de l'enchantement...c'est pour ça que j'en resterais là.
J'en "resterai" plutôt..c'est sû, je ne lirai pas le livre donc le conditionnel n'est pas de mise. ;) La critique film promise est-elle on-line? ..j'avoue ne pas être encore trop habituée à votre blog.
A y est, je l'ai lu... mais ma critique est bien moins clémente que la tienne ! ;)
je viens de le lire et je suis déçue, quelques nouvelles intéressantes mais dans l'ensemble c'est un livre que j'ai lu il y a peu mais déjà oublié ! j'ai aimé le style de l'écriture, dommage !
Encore un livre que je n'aurais jamais lu s'il ne m'avait pas été offert. Mon impression a posteriori : à lire comme un conte merveilleux que l'on lirait à ses enfants...
"l'intruse", se révèle être un petit bijou de sensibilité, un vrai décalage talentueux de comment parler de l' Alzeimer, dix minutes de bonheur
C'est curieux ta réflexion. C'est justement la notoriété de l'auteur (dont je ne connais que l'excellente réputation de ses adaptations au théâtre) que j'ai cherché à rencontrer à travers cette première lecture. Je fus déçue, mais je me suis dit que c'est parce que ce n'était pas le bon bouquin à lire en premier. Confirmé par toutes les réflexions ci-dessus. Je me suis toujours demandée ce que valait 'Oscar et la dame en rose' sans jamais m'y laisser tenter. Je ne sais pas pourquoi, mais ce livre, comme tant d'autres, ont le chic de se faire devancer par d'autres dans mes choix immédiats de lectures, ceux-ci étant malheureusement toujours cornéliens.
« Tu lis ça ? C’est de la merde ».
Oh i'm choquée, bref je n'aurais jamais osé dire ça chacun à son avis, mais là bref je ne me croyais pas aussi réactive (est-ce le bon mot ? je ne le crois pas ...). Je trouve que le propos est exagéré je ne l'aurais jamais dit même pour un livre "non-aimé".
Moi Odette Toulemonde j'ai bien aimé.
Raffraichissant, simple, bref on passe vraiment un bon moment.
J'ai mis du temps avant de l'ouvrir. Il attendait patiemment dans ma bibliothèque... Et un fois ouvert, je n'ai pas pu le refermer avant la fin !!! Je lis rarement un livre "d'une traite", mais celui-ci m'a totalement conquise !!! Un pur moment de bonheur !
J'ai aussi bien adoré le livre que le film, et je pense qu'on doit pouvoir lire ce que l'on veut.
Petite anecdote, quand j'étais en CAP libraire, un prof a rigolé quand j'ai dit que j'aimais beaucoup Amélie Nothomb. Du coup, je n'ai pas osé dire que je lisais aussi Guillaume musso et marc lévy.
:-) pas très pédagogique, ce prof...