En cette période estivale, c’est une destination de choix. Après avoir exploré leurs mensonges, je suis parti à la recherche de leur âme, qui se révèle si bien dans l’amour. Mon guide est J.-B. Pontalis. Il connaît d’autant mieux la région qu’il est la fois écrivain, psychanalyste et amoureux.
Dans « Elles », son dernier ouvrage, il raconte une quarantaine de petites histoires d’amour sans aucune prétention. Ni dans l’intrigue, qui ne peut trouver son espace vital dans des textes aussi courts, ni dans l’écriture, propre, sans plus.
Pontalis raconte des courtes nuits d’amour, la déchéance d’un homme auquel les femmes, comme la chance, avaient toujours souri, il parle aussi de l’érotisme raffiné des tableaux de Bonnard ou encore de Bernard, qui aimait deux femmes à la fois. Il égrène aussi quelques-unes de ses amours de jeunesse, nous parle de sa mère, de la petite sœur qu’il n’a pas eue, et des idylles d’amis à lui, ou patients de son cabinet de psychanalyse.
Soyons honnêtes : ces histoires n’ont généralement aucun intérêt. On les oublie d’ailleurs presque aussi vite qu’on les a lues.
Mais alors, pourquoi ai-je aimé ce livre ? A cause des analyses psychologiques de Pontalis, livrées l’air de rien. C’est un peu comme ces chansons de variété dont on se surprend parfois à écouter les paroles, pour découvrir qu’elles éclairent une partie de nous-même, qu’elles livrent un message important, caché derrière une rengaine sans intérêt.
Il lâche, aussi quelques petites vérités universelles. Je vous en livre trois, vous les laisse méditer et poursuis mon voyage.
Elle lui aura appris, pensera-t-il plus tard, que toute femme est insaisissable, alors même que les hommes se vantent de les prendre. »
Les signes du désamour sont plus visibles que ceux de l’amour. »
Ce qu’il y a de plus horrible, dans la vieillesse, c’est que les femmes ne s’intéressent plus à vous alors qu’elles vous intéressent encore. »
Elles, de J.-B. Pontalis, Gallimard, 197 pages, 15,5 euros.
Critiques, avis et analyses
C'est pas faux tout çà. Merci pour ces petits morceaux choisis. Et bon voyage sur ta route au pays des femmes ;-)
Je pense que la dernière citation ne s'applique pas tant aux hommes par rapport au regard des femmes que l'inverse. L'âge frappe les femmes de même façon-horrible ,bien plus tôt et beaucoup plus fort, ça doit même faire une sacrée claque au début.. Brr
Peut-être qu'évoquer toutes ces femmes, l'air de rien, par petites touches légères et impressionnistes, c'est ne parler d'aucune. C'est le regard de J B Pontalis en fait le sujet, son livre est je crois une façon distanciée, diffractée, enfin pudique de nous parler de lui.
C'est le prochain de Beigbeder qui m'intrigue, il est parti à la recherche du JD Salinger perdu.. L'a-t-il trouvé, interviewé...? Ah peut-être est-ce lui ton prochain interviewé (Beigbeder) ;-) !
Pontalis je ne le savais pas si vieux ah je comprends mieux!
Ben, ton anti-spam est jaloux ??? Il voudrait bien partir avec toi sur ce chemin-là.
Vous êtes très en forme, mon cher Bernard ;-)))
C'est bien.
J'ai aussi beaucoup aimé ce livre, simple, sincère, profond et délicat.