Ce roman sucré raconte l’histoire d’Anne, qui entreprend un voyage en train à travers la Russie pour retrouver Gyl, l’homme qu’elle n’aimait plus vraiment mais bon encore un peu alors elle a voulu le revoir.
Anne raconte son périple ferroviaire, son arrivée dans cette petite ville au bord du lac Baïkal et le destin de son ancien amant. Un destin qu’elle soupçonnait, mais qu’il lui a fallu approcher au plus près.
Anne croise ce récit avec celui de sa fascination pour Clémence, sa voisine âgée, qui vit à l’étage en dessous de chez elle, à Paris. Clémence a élu domicile dans un canapé rouge, qui trône en ses appartements.
Deux fois par semaine je descendais l’étage pour lui faire un peu de lecture, ou lui raconter la vie de femmes qui m’étaient chères par leur insolence, leur courage, leur espièglerie parfois, leur destin tragique souvent. »
Ces femmes qui se nomment Marion de Faouët, Olympe de Gouges, Milena Jesenská ou Anita Conti.
Les deux amies se racontent aussi leurs amours, déçues ou non, et la façon dont elles tentent de ressembler à leurs héroïnes, une obsession que Clémence poussera finalement au-delà des limites.
Malgré ses bonnes intentions, je sors de ce roman avec un brin d’irritation.
Il regorge de clichés. En Russie, les gens s’appellent « Boris, Piotr ou Vania ». Ils ont « les yeux gris-bleus ». Dans le train, la narratrice lit Dostoïevski. A Moscou, elle traverse la place Rouge et visite le musée Pouchkine. Et puis la mafia se terre, « derrière les vitres teintées des Mercedes. » Quand il est question de Cuba, c’est pour évoquer les Mojitos, quand on aborde Venise, c’est pour parler du « clapotis de l’eau sous la fenêtre. »
Sans parler des phrases qui se veulent aériennes, des sentiments qui se veulent élevés, mais qui peinent à quitter le plancher des vaches.
Comme ici.
Je pensais à Gyl, à cette maxime tibétaine disant que le voyage est un retour à l’essentiel. Et puis je m’étais tue, absorbée par l’inquiétude qui me poussait si loin, si seule. »
Voilà, moi qui ne suis pas le dernier à verser une larme quand d’autres gardent contenance, ce livre ne m’a pas touché. Personnellement, j’aime que l’émotion me surprenne, j’aime tomber dans le piège des mots choisis et des situations subtiles d’où naît le grand frisson.
Mais ici, je n’ai pu m’abstraire d’un inconfort, qui m’a rappelé ces vins où l’on ajoute des copeaux de bois pour leur donner un goût de vanille...
Le canapé rouge, de Michèle Lèsbre, éditions Sabine Wespieser, 149 pages, 17 euros.
Critiques, avis et analyses
Voilà un roman qui me paraît par essence féminin, dans le mauvais sens du terme.. enfin dans ma propre acception, tout à fait personnelle ;)
J'ai sursauté à cet ajout de mauvais goût: de la vanille* dans le vin! ! C'est vraiment vrai!???
*pff et c'est peut-être même de la vaniline :-(...
Qu'il y ait ajout de vanille ou non (quoique ça ne m'étonnerait pas et la vanille ne serait certainement pas le pire des ingrédients comparé à d'autres)j'adore cette métaphore si éloquente du contenu de l'ouvrage. Au moins c'est clair.
Pas sûr donc que je le lirai un jour car j'ai aussi l'émotion facile à condition qu'elle me surprenne quelque peu.
Je pense qu'il n'est pas pour moi non plus!
En tout cas,je vous remercie beaucoup de vos critiques constructives au sujet des livres que vous lisez.J'aime beaucoup venir sur ce site,j'ai l'impression de lire un bon livre en le parcourant!
Je comptais le lire mais je crois que je vais repousser (voire abandonner)... jolie description des clichés. C'est un peu la même chose dans les romans type chick lit à Paris par exemple. Les personnages s'appellent tous Alice, Sylvie, Luc ou Jean-Paul. Les fêtes se déroulent dans un bateau mouche ou dans un appartement donnant sur les champs Elysées, le beau Français Pierre a une voiture décapotable, séduit la jeune anglaise et fait une allusion (qui tombe particulièrement mal) à Sartre. La totale, en somme !
Pas bien compris les succès de ce canapé ( qui ne m'a même pas donné l'impression d'être confortable!). Des clichés, des invraisemblances (Anne arrive à Irkoutsk, et plouf, elle tombe sur la famille qui a hébergé Gyl...elle semble avoir appris le russe en 3 jours...), mais peut-être que je n'ai rien compris et lu trop vite (en 1H30, le tour en était fait). Je vais reprendre Millénium....C'est plus tonique...
Zut, je viens d'acheter ce bouquin pour une amie!
La quatrième m'a donné envie..le voyage peut être.. Et puis, question de goût non?
Merci pour vos critiques! J'aurais dû les lire avant...
Quelle descente en flêche pour un livre que j'ai, quant à moi, réellement apprécié. Les deux histoires entremélées, m'ont fait passer un très agréable moment. J'ai traversé la Russie et me suis assise, à Paris, sur un canapé rouge près d'une vieille dame charmante. Il y a beaucoup de poésie dans ce livre.Il faut prendre son temps pour le lire et prendre plaisir à la belle promenade qu'il offre.