Les autorités instaurèrent donc une déclaration. Les gens qui la signent bénéficient de la Longévité mais s'engagent aussi à ne pas avoir d'enfants.

Evidemment, beaucoup ne respectent pas la loi, et des enfants qui ne doivent pas exister sont nés. Pour contrer cela, des forces de police aux pratiques terrifiantes appelées « rabatteurs » ont été mises en place afin de retrouver ces enfants - que souvent les parents cachent - et les enferment dans des foyers de correction où ils sont traités comme des esclaves.

Notre héroïne s'appelle Anna, une surplus que les rabatteurs ont trouvé peu après sa naissance. Elle réside dans le foyer de correction de Grange Hall, et s'apprête à devenir un « bon élément » car elle est soumise et hait ses parents de l'avoir mise au monde.

Mais Peter, un nouveau surplus fait son entrée au foyer. Son but : s'évader, avec Anna. Car ce garçon a été élevé dans une organisation secrète de lutte contre la déclaration appelée « réseau souterrain ».

Alors que jusque là, les autorités nous avaient été présentées comme invincibles, organisées et justes par Anna, Peter va instiller le doute dans l'esprit de la jeune fille.

Un grand dilemme déchire alors à Anna : suivre Peter, cet inconnu, qui lui promet la liberté, ou continuer à suivre calmement sa routine, mais en esclave ?

En lisant ce roman, je suis passé par trois stades différents.

D’abord, une partie agréable, la découverte. On plonge dans un nouvel univers et on se laisse guider par l'auteur.

A ce sentiment succède, au fil des pages, une impression de « déjà lu » car cette histoire me rappelle étrangement « Uglies » de Scott westerfield.

Heureusement, arrive la troisième partie, où le récit suit enfin son destin propre avec une fin très prenante.

Autre point négatif : des longueurs et une violence inutile.

Tu seras envoyée en Isolement. »

« Et battue », ajouta la directrice en s'avançant vers Anna, le visage parfaitement impassible. Anna, j'ai entendu ta proposition de corriger Tania toi-même. Je t'en saurai gré.

Anna considéra Mrs Pincent d'un air indécis. On ne lui avait jamais demandé de frapper un surplus. Les surplus n'étaient pas censés lever la main sur qui que ce soit (...)

« Immédiatement » insista Mrs Pincent (...)

Anna fit un pas hésitant en direction de Tania, qui la regardait avec appréhension.

« Frappe-la, ordonna Mrs Pincent en s'avançant. Fais-lui prendre conscience de ses fautes. Aide-la à tirer la leçon de ses erreurs et à comprendre ce que signifie son statut de surplus. Fais-lui comprendre qu'elle n'est qu'un fardeau indésirable ; que chacun de ses pas le long de ces couloirs est un pas volé. Fais-lui comprendre qu'elle est inutile, que personne ne la pleurera si elle meurt et que, débarrassé de sa présence violatrice, le monde s'en portera même un peu mieux. »

Un livre avec défauts, donc, mais qui m’a offert une réelle évasion, et dont je vous recommande la couverture, pleine de subtiles références au contenu du roman.

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La déclaration : l'histoire d'Anna, Gemma Malley, traduit de l'anglais par Nathalie Perrony, 315 pages, 15 euros. Vous pouvez le commander sur Amazon.