Eugenia Skeeter est blanche, bourgeoise et obstinée. Elle veut écrire, elle écrira. Ce qui lui manque c’est un bon sujet. Une éditrice lui donne la recette miraculeuse...
Vous dites dans votre lettre que "vous prenez un plaisir immense à écrire". Quand vous ne serez pas occupée à polycopier des papiers ou à préparer le café de votre patron, regardez autour de vous, enquêtez, et écrivez. Ne perdez pas votre temps à des évidences. Écrivez sur ce qui vous dérange, en particulier si cela ne dérange que vous. »
Son histoire est là, sous ses yeux, dans sa propre maison. Ce sera celles de ces femmes noires traversant la vie des blanches et y laissant leur empreinte. Mais les Noires sont plus habituées à faire le ménage en silence qu’à raconter leur vie. Eugenia Skeeter devra les apprivoiser, les convaincre et abandonner ses propres peurs pour les rassurer.
Que dire ? Que j’ai aimé ? Non, je n’ai pas aimé. J’ai adoré, savouré. J’ai ri, je me suis révoltée, j’ai souri, j’ai eu honte.
Kathryn Stockett a osé le pari de se mettre dans la peau de ces femmes noires. Pari réussi. Ce roman n’a rien de complaisant, il est simple et juste. L’humour n’est jamais loin. Lorsque les bonnes parlent aux enfants dont elles s’occupent, c’est à nous aussi qu’elles s’adressent.
Aibileen : Aujourd’hui, je vais te raconter l’histoire d’un extra-terrestre. (…) Un jour, un martien plein de sagesse descendit sur la Terre pour nous apprendre une ou deux choses.
Mae Mobley : Un martien ? Grand comment ?
Aibileen : Oh environ deux mètres !
Mae Mobley : Comment il s’appelait ?
Aibileen : Martien Luther King. (…) C’était un très gentil martien ce Luther King, exactement comme nous, avec un nez, une bouche et des cheveux sur la tête, mais les gens le regardaient parfois d’un drôle d’air, et je crois qu’il y en avait qui étaient carrément méchants avec lui.
Mae Mobley : Pourquoi Aibi ? Pourquoi ils étaient méchants avec lui ?
Aibileen : Parce qu’il était vert. »
L’écriture est vivante et rythmée par l’alternance de la narration des trois protagonistes. C’est un roman généreux qui n’a nul besoin de mélodrame pour nous toucher droit au cœur.
Ce roman n’est ni noir, ni blanc, il est plein de couleurs, celle des sentiments.
Il ne faudra sans doute pas longtemps avant qu’Hollywood ne s’empare de l’histoire. Pourvu qu’aucun film ne lui fasse perdre sa richesse.
La couleur des sentiments, Kathryn Stockett, traduit de l’américain par Pierre Girard, éditions Jacqueline Chambon, 528 pages, 23,80 euros. Vous pouvez le commander sur Amazon.
Critiques, avis et analyses
Une belle saga, dirait-on. Je le mets dans ma liste. Merci pour ce conseil...
Mon libraire avait apposé sur ce livre un petit cœur avec la mention "pur plaisir". Je l'ai acheté un peu pour cela, et je n'ai pas été déçue. Un roman comme on les aime, où on apprend quelque chose et où on ne s'ennuie jamais, au fil des 500 pages.
Sûrement un bon choix! Je suis la 3° sur la liste d'attente à la bibliothèque municipale....
Je me réjouis que les libraires le recommandent ... et que vous fréquentiez les bibliothèques publiques (parole de bibliothécaire) ;-)
Ce livre m'a fait rire et pleuré comme jamais. Un régal !
Non, Bernard, je n'ai pas tout lu....Mais je viens de terminer celui-là! Et je n'ai pas été déçue! C'est le roman qu'on se force à laisser de temps en temps de côté, de peur de le finir trop vite! C'est un roman généreux, comme dit Claire, savoureux, tendre...mais aussi terrifiant! Et on a quelquefois honte d'être....de race blanche! On a du mal à imaginer que ça ait pu ( que ça puisse????)se passer comme ça!
Bonjour,
J'ai adoré ce livre, qui se lit tel un roman policier!
On le lit et on pense être dans un autre siècle... eh non! cela se passe dans les années 60 pas si loin en sommes! (enfin pour certains!) On y parle de l'assassinat de Kennedy, de la marche de MLK... et puis on repense à sa propre vie à ce moment là et... on en fait des découvertes! Ici il n'y avait pas que les noir!
Un livre facile à lire, qui nous parle d'une époque qui n'est pas si loin, le sud des Etats Unis doit encore en garder des traces malgré leur Président noir...
Ce n'est pas qu'un livre de "Bonnes" qui se livrent, si bien que la fin très "Happy end", m'aura un peu dérangé, trop beau pour être vrai...
Gérard
J'ai adoré le livre.
On le vit et on imagine les personnages.
Peut être pour ça que le film m'a moyennement plu.
Ce roman est une ode à la tolérance, au respect et à l'amitié avec un "a" majuscule. Nous comprenons d'autant mieux l'abyme entre noirs et blancs dans cette amérique profondément raciste des années 60. J'ai vraiment adoré cette lecture. Je suis déçue de n'avoir pas pu voir son adaptation cinématographique.
j'ai adoré. Comment ne pas être sensible à ce sujet. Le livre est bien écrit. Par contre, je suis contente de ne pas l'avoir vu au cinéma. Le film est dans la tête de celui qui le lit...
Quel grand livre! Le racisme y est traité avec humour et raffinement, avec des personnages attachants ou détestables à souhait. Coup de coeur...
Je le termine à l'instant et je suis venue ici toutes affaires cessantes pour voir si tu en parlais. Je crois qu'il est dans le top 10 des livres que j'ai le plus aimés. Merci Claire! Et d'accord avec Nadine: c'est un grand livre!
Excellent bouquin !
Je m'en doutais, je vais l'acheter, il allongera ma PAL!
Un très beau roman qui m'a chamboulé. Une petite pépite !