Ils s’appellent Nick et Amy. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont des jobs sympas et une jolie maison dans un quartier branché de New York. Ça, c’est au début de l’histoire.

J’adore la maison, j’adore qu’elle soit à nous, qu’il y ait une histoire géniale derrière le lampadaire antique, ou la tasse en argile déformée posée à côté de notre cafetière, qui ne contient jamais rien sauf un unique trombone. Je passe mes journées à penser à des choses gentilles que je peux faire pour lui – aller acheter un savon à la menthe poivrée qui tiendra dans sa paume comme une pierre chauffée, ou peut-être un mince filet de truite que je pourrais cuisiner pour son dîner, une ode à sa période sur le Missouri. (…) C’est notre premier anniversaire de mariage et je suis grosse d’amour, même si les gens n’ont pas cessé de nous dire que la première année allait être très dure, comme si nous étions des enfants naïfs partant pour la guerre la fleur au fusil. Ça n’a pas été dur. Nous sommes faits l’un pour l’autre.

Une histoire douce, tendre, pleine d’humour et d’amour. Parce que Nick et Amy s’aiment, cela ne fait aucun doute. Mais très vite, le bonheur se dégonfle sur des relents de crise boursière. Nick et Amy l’ont vu venir mais n’ont rien pu faire.

Plus de job, plus de maison à New York, plus d’argent…

On n’a pas de boulot, on n’a pas d’argent et il n’y a rien qui nous retient ici ? Même toi, tu es forcée de le reconnaître. » (…) Et ainsi, c’est décidé, aussi vite que ça, sans plus de discussion : nous quittons New York. Nous allons dans le Missouri.

Et soudain … plus d’Amy !

Elle n’était pas sur l’eau, elle n’était pas dans la maison. Amy n’était pas là. Amy avait disparu.

Une banale histoire de disparition sur fond de médiocrité dans un bled perdu et dévasté du Missouri. Un mari soupçonné par la police - un peu, pas trop - haï par la presse et l’opinion publique, soutenu par sa sœur jumelle, mais surtout de plus en plus troublé par la tournure des événements. Un mari qui connaît bien son épouse, mieux qu’elle ne l’imaginait. Un mari à la hauteur, finalement ! Car c’est de cela dont il s’agit, de bout en bout : être à la hauteur, ou pas. Résoudre les énigmes, suivre le jeu de piste, indice après indice, ne jamais tenir compte des apparences. Jusqu’à l’issue, inévitable, troublante et inattendue !

Laissez-vous emmener par ce roman, mais oubliez vos certitudes. Toutes.

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Les apparences, Gillian Flynn, Sonatine, littérature anglo-saxonne, 574 pages, 22 euros. Notre note : 4/5.