Jean-Baptisté Hamelin a fondé le Carnet à spirale, une jolie librairie à Charlieu dans la Loire. Commençons par ce que nous attendons tous, car c'est pour cela qu'il est parmi nous : son coup de coeur.
Le titre est alléchant : les Salauds devront payer, d'Emmanuel Grand.
Et voici l'avis de Jean Baptiste Hamelin, du Carnet à Spirales :
Attendu ! Après Terminus Belz (Points) et son théâtre d’action breton, Emmanuel Grand revient avec un deuxième polar dont l’action, l’atmosphère et le rythme, sont orchestrés par le lieu. À l’issue d’une courte introduction indochinoise, puis algérienne, au terme d’une présentation « tout en douceur » de trois soldats français, Douve, Barjot et Dubus, le lecteur découvre la petite ville de Wollaing, sise entre Douai et Valenciennes. Les fastes années de l’industrie métallurgique sont désormais révolues. Le quotidien s’apparente parfois à un long parcours du combattant afin de boucler les fins de mois. Sévissent sur place des « organismes de prêts » aux méthodes mafieuses, règnent les dealers, la faucheuse faisant son marché ici et là. Pauline Leroy, toxicomane, est retrouvée assassinée. Tout conduit à accuser Wallet, commode ordure locale. Pourtant, le commandant Buchmeyer, adepte du « détail qui cloche », se penche un peu plus sur le passé industriel et syndical du Nord de la France. Polar social aux personnages ambigus, roman noir d’un présent sans boulot, un présent obscurci par la jalousie, la haine et la rancœur, ce deuxième roman d’Emmanuel Grand happe littéralement le lecteur.
Mais que pense l'auteur de son propre ouvrage ? Dans le dernier numéro de Pages des libraires, Emmanuel Grand explique qu'un deuxième roman, contrairement à ce qu'on pourrait penser, est une tâche plus aisée qu'un premier.
Il faut être honnête : écrire un deuxième roman est beaucoup confortable que d’en écrire un premier : vous êtes attendu, parfois avec un flingue caché sous l’imperméable, soit, mais on vous demande où vous en êtes, on vous appelle. C’est rassurant. Cela dit, j’ai effectivement ressenti une certaine pression. Une pression que je me suis imposée à moi-même parce que, subitement, j’avais des lecteurs et que je ne voulais pas les décevoir..
Retrouvez l'interview complète d'Emmanuel Grand dans le dernier numéro de Page des libraires, que vous pouvez gagner ici. Et intéressons-nous au Carnet à Spirales, la gourmande librairie Jean-Baptiste Hamelin !
Comme nous sommes curieux, nous allons lui poser trois questions.
Décrivez-nous votre librairie en quelques mots...
- J’ai créé Le Carnet à spirales en 2004 dans un espace de 25m². Après deux déménagements successifs et l’achat aux enchères de l’ancienne discothèque de la ville, la librairie occupe, depuis juin 2014, un espace d’environ 300m². C’est un lieu atypique, calme, serein. Un lieu de destination incongru dans une petite ville de 3 800 habitants. Nous avons, à la campagne, ce luxe de l’espace et du calme. Il me semble deux belles valeurs pour l’ambiance d’une librairie. Bientôt, nous accueillerons un nouveau libraire au sein de l'équipe. Egalement, en juin, nous mettrons en ligne, en plus de notre site éditorial, un site marchand et proposerons un espace "café" lié à notre espace d'animations..
Qu'aimez-vous dans le métier de libraire ?
- La folie. Ce grain de folie qui permet, alors que l’ambiance générale est bien terne, de créer, de découvrir, de partager, d’embaucher, de croire à l’avenir, de décrypter notre société, d’accueillir, de se réveiller en pensant, gourmand de vie, à ce qui va embellir notre journée. C’est un métier merveilleux et incroyablement moderne. C’est un métier d’exigence(s) et de modestie(s). C’est un métier d’ouverture(s). C’est un métier d’avenir pour les librairies qui savent s’adapter à leur société. Enfin, mais quelques mots sont trop courts, c’est un formidable lieu de vie(s), d’envie(s) culturelles et de partenariats d’événements culturels : le sel et le miel de la vie donc. A part rêveur je ne vois rien de mieux…
Comme nous aimons les histoires, racontez-nous une petite anecdote...
- Bien sûr les titres approximatifs - Christian et Iseult - Oscar et la Dame Blanche (vous reprendrez bien un dessert...)... Bien sûr les clients qui savent tout sur tout. Bien sur l'odeur du papier qui suscite une émotion folle chez ces clients de passage qui "Adorent" les livres et les libraires et qui repartent en demandant une photocopie. Bien sur des histoires mais surtout l'étonnement de constater que 30 ans après la Loi du prix unique du livre n'est pas connue. Et surtout cette folle idée que seuls Amazon et Fnac peuvent commander et tout avoir... Vraiment du travail "pédagogique" à poursuivre avec la pêche.
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, nous vous proposons aussi des conditions d'abonnement à prix réduit, pour les lecteurs du Blog des livres. Il vous suffit de remplir ce formulaire ou de cliquer sur la photo (le lien précédent n'était pas le bon, il a été modifié).
Merci à tous, merci à la librairie le Carnet à spirales à Charlieu et à très vite pour une nouvelle parole de libraire !
Voici les références du livre : Les salauds devront payer, Emmanuel Grand, Liana Levi, littérature française, 384 pages. Notre note : 4/5.
Critiques, avis et analyses
Mais quel titre de roman ! Ça donne envie de le lire :-)
J ai testé pour vous les salauds devront payer d Emmanuel Grand pendant ce confinement coronavirus ! Un grand bravo ! Écrit par petits paragraphes ça se lit bien ! Une bonne étude sociale du Nord ,d'événements historiques , suspens bien entretenu ! J ai aimé hc