Avec Le poids du monde, David Joy dresse un portrait d'une Amérique perdue et cramée par la crise cristallisé par des personnages amers et désabusés, à la façon de Jax Miller, J. David Osbourne, Alex Taylor ou Gabriel Tallent.
Dans ce livre, -successeur du déjà prometteur "Là où les lumières se perdent"- David Joy articule son récit noir charbon autour de deux potes au cœur des Appalaches, personnage à part entière de ce remuant roman.
Thad Broom, de retour d'Afghanistan retrouve son "best bro ever" Adien McCall. Leur passe-temps favori? Fumer des clopes, siffler du whisky bon marché et se mettre des quantités phénoménales de Meth dans les naseaux. Lorsque les deux clampins se retrouvent avec une belle volée de came et de dollars, la gestion de ce cadeau empoisonné va forcément causer leur perte.
Quand elle pénétra dans la cuisine, Aiden faisait claquer sur la table des billets de 20 dollars qui étaient recourbés à force d’avoir été enroulés les uns avec les autres. Le plateau en était presque intégralement recouvert et il continuait d’en ajouter aussi vite qu’il pouvait compter. Mais ce furent les sachets de dope qui retinrent l’attention d’April. »
Formidablement traduit par Fabrice Pointeau, "Le Poids du monde" est traversé par des éclairs d'une violence sourde et aveugle. Certains passages sont même à la limite du supportable tant David Joy s'impose, impuissant, en arbitre d'une impossible et éternelle lutte entre le bien et le mal.
Il avait été lavé sans eau, lavé par la chose même pour laquelle il cherchait le pardon. Le sang. Et la main sur sa tête devint celle du Tout-Puissant. Thad sentit tout ça. Il sentit un grand fardeau le quitter. Mais il devait quand même parler. Dire ce qu’il avait fait était la seule façon de le mettre de côté ».
Les personnages bien troussés, l'intrigue addictive et la plume de l'auteur au cordeau font de "The weight of this world" bien plus qu'un "rural noir".
On n'est pas loin du grand roman, tout court, qui laisse un goût âcre à la bouche et une pellicule de crasse fine au cœur et à l'âme.
Le poids du monde, David Joy, littérature anglo-saxonne, traduit par Fabrice Pointeau, Sonatine, 19 euros. Notre note : 4/5.
Critiques, avis et analyses
Il y a de la lumière, ici ! Merci au Blog des livres pour cette critique (j'aime beaucoup la caravane).
J'ai adoré aussi :-) Il ne dénote pas par rapport à Là où les lumières se perdent. Je préfère peut-être même celui-ci... mais ce n'est que mon avis...
Je l'ajoute à ma pile de livre, merci à Philippe.
Bo jour je suis lecteur depuis quelque semaines j'adore le blog j'ai beaucoup aimer se livreje vous laisse un petit lien pour les fans de lecture à bientôt
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